Représentation mentale (GP)

Comment citer ?

Steiner, Pierre (2017), «Représentation mentale (GP)», dans Maxime Kristanek (dir.), l'Encyclopédie philosophique, consulté le ..., https://encyclo-philo.fr/representation-mentale-gp

Publié en mars 2017

 

Résumé 

Il paraît évident que, lorsque nous pensons, les objets auxquels nous pensons ne sont pas physiquement présents en nous : ils sont plutôt représentés. Mais qu’est-ce qu’une représentation mentale ? En quoi peut-on dire que les représentations mentales existent ? Pour répondre à cette question, il faut d’abord préciser ce qui est entendu par « représentation », et examiner les critères qui permettraient de faire de certaines représentations des représentations « mentales ». Des critères concurrents ont été proposés tout au long de l’histoire de la philosophie, et aucun ne suscite encore aujourd’hui d’adhésion unanime. Faut-il alors en conclure que les représentations mentales n’existent pas ?

Introduction

Que se passe-t-il en nous lorsque nous voyons la Tour Eiffel, lorsque nous lisons une phrase, lorsque nous imaginons une licorne, ou lorsque nous nous rappelons de la disposition des pièces dans la maison de notre enfance ? Une réponse répandue en philosophie, mais aussi plus largement dans le champ des sciences cognitives (neurosciences, psychologie cognitive, linguistique, intelligence artificielle,…) soutient que les rapports entre notre pensée (perception, mémoire, raisonnement,…) et ces objets mobilisent la production et l’usage de représentations mentales de ces objets. Cette réponse s’appelle le représentationnalisme. Beaucoup de philosophes y adhèrent, mais elle est aussi très contestée. En quel sens les représentations mentales sont-elles des représentations mentales ? Pouvons-nous les sentir ou les percevoir ? Est-il absolument nécessaire de postuler l'existence d'une couche de représentations entre l'esprit et le monde pour rendre compte de notre capacité à connaître notre environnement? Ne peut-on pas concevoir au contraire que nous ayons un contact plus direct avec la réalité?

1. L’idée de représentation

Avant de voir en quoi certaines représentations pourraient être mentales, tâchons d’abord de décrire les propriétés qui sont supposées faire des représentations mentales des représentations. Il existe des représentations picturales (un tableau), des représentations linguistiques (une phrase), des représentations topographiques (un plan de Paris), ou encore des représentations mathématiques (le graphe d’une fonction). En quoi s’agit-il à chaque fois de représentations ?

Toute représentation comporte ou inclut :

1) Une structure matérielle et des propriétés formelles. Même s’il existe un sens selon lequel « représentation » peut désigner une activité de « rendre présent » (comme lorsque l’on parle d’une représentation théâtrale, mais aussi de la faculté intellectuelle de rendre quelque chose présent par le souvenir ou l’imagination), « représentation » fait le plus souvent référence à un objet, qui possède des propriétés matérielles, et notamment une inscription spatio-temporelle clairement définie. Il n’y a pas de représentation sans présence d’un objet qui joue le rôle d’une représentation, et que l’on appelle parfois le représentant ou le véhicule. Un portrait de Hegel est accroché au mur ; il ne se confond pas avec le mur ou avec la table qui est à côté du mur. Chaque phrase inscrite sur une feuille de papier se distingue par sa position des autres phrases et inscriptions. Au dessus de ces propriétés matérielles, les représentations – en tant qu’objets - possèdent aussi des propriétés structurelles ou encore formelles : par exemple, une phrase possède une syntaxe (ses constituants se succèdent dans un certain ordre), un graphe ou un plan incluent des variations formelles, une toile artistique contient des traits. Même sans connaître le sens de ces représentations, nous pouvons distinguer ces propriétés matérielles et formelles (par exemple, même si nous ne comprenons pas l’allemand et le chinois, nous pouvons distinguer par sa forme une phrase écrite en chinois d’une phrase écrite en allemand).

2) Une référence et un contenu. Pourtant, les représentations ne sont pas des objets comme les autres. Elles sont physiquement présentes, comme nous venons de le voir, mais cette présence physique semble s’effacer au profit de la mise en présence d’un autre objet qui est pourtant physiquement absent, et auquel la représentation nous donne accès, en y faisant référence. À la différence par exemple d’une pierre ou d’un cheveu, une représentation possède, comme l’on dit en philosophie, une intentionnalité : la représentation est à propos de, ou porte sur, quelque chose d’autre qu’elle-même. Mais ce n’est pas tout : une représentation est à propos de quelque chose (un portrait de Hegel porte sur Hegel, une phrase porte sur un état de choses éventuellement existant,…), mais toujours d’une manière particulière car notamment sélective. Une représentation est rarement une réplique ou une copie de son objet, et de nombreuses répliques ou copies d’un modèle ne sont d’ailleurs pas des représentations de ce modèle (mon stylo bleu n’est pas une représentation du modèle qui a présidé à sa production). Le préfixe re, dans re-présentation, ne signifie donc pas un redoublement ou une répétition à l’identique d’un objet qui aurait déjà été présent, mais plutôt l’intensité d’une présentation, ce qui implique une variation et une différence dans la répétition, par le biais de la sélection, de la simplification ou de l’amplification. Pour le dire autrement, toute représentation de X est une représentation de X comme étant d’une certaine manière. Un plan du métro parisien porte sur la structure topologique du métro parisien, en se concentrant sur certaines de ses propriétés (relations entre les lignes de métro, orientation des lignes de métro, existence de stations,…) et en délaissant d’autres (le plan du métro parisien ne représente pas le nombre de guichets présents dans chaque station). En plus de renvoyer à un objet, une représentation possède donc également un contenu : le contenu peut se figurer comme étant la manière dont la représentation présente ou se réfère à son objet. Il peut être spécifié en décrivant ce que la représentation montre, manifeste ou dit de son objet. Différents contenus et donc différentes représentations peuvent porter sur le même objet (je peux représenter Hegel par un portrait, une caricature, une phrase,….). Le contenu permet de fixer les conditions de vérité, ou les conditions de satisfaction de la représentation : ces conditions, ce sont ce qui, dans le monde, rend (ou rendrait) vraie la représentation.

Mentionner la matérialité, la référence et le contenu des représentations ne suffit pourtant pas pour décrire leurs régimes de fonctionnement. En effet, si nous continuons de prendre comme exemples paradigmatiques de représentation les représentations quotidiennes que nous produisons et manipulons, force est de constater qu’une représentation à elle seule ne signifie rien : elle ne possède de contenu et de référence que dépendamment des interprétations que nous en faisons, souvent en nous basant sur des normes d’usage (normes typographiques pour une carte, normes lexicales pour une phrase,…).

Ces actes de compréhension sont et mobilisent des opérations cognitives. C’est ici que nous retrouvons le représentationnalisme. Pour le représentationnalisme, ces opérations cognitives mobilisent elles-mêmes des représentations, qui sont des représentations mentales. Voir, ce serait par exemple construire une représentation mentale de l’objet vu. Se souvenir, ce serait récupérer ou reconstruire une représentation de la situation rappelée. Raisonner, ce serait manipuler des représentations. Sous peine de sombrer dans une régression à l’infini, ces représentations mentales sont supposées posséder intrinsèquement un contenu : elles ne sont pas comprises ou interprétées par d’autres actes représentationnels ou par d’autres agents intentionnels comme des homoncules. Mais est-ce pour cette raison qu’elles sont spécifiquement mentales ? Non, si l’on consulte la large littérature qui leur est consacrée. Il y a en fait deux sens distincts à partir desquels certaines représentations sont dites mentales.

2. Les représentations mentales, des états de conscience ?

Selon le premier sens, les représentations mentales sont des représentations qui existent dans notre conscience. Il n’y aurait pas de représentation mentale sans présentation de cette représentation à une conscience ou à une subjectivité. Les représentations mentales posséderaient nécessairement des propriétés phénoménales : pour chaque type de représentation mentale, il y aurait un effet spécifique que ça fait de l’avoir. Les représentations mentales peuvent alors correspondre à nos manières de percevoir ou d’appréhender l’environnement qui nous entoure, mais aussi d’imaginer des événements, de nous souvenir du passé, ou encore d’effectuer un raisonnement. Ces représentations peuvent aussi constituer la matière première de nos opérations de réflexion, et être verbalisées et extériorisées par l’intermédiaire du discours articulé. L’image mentale est une variété familière et vivace de ce type de représentation. Ces représentations peuvent éventuellement être partagées, au sens où des représentations individuelles peuvent être semblables (beaucoup de locuteurs francophones se représentent un chien de la même manière).

En philosophie, et en particulier dans le cartésianisme et dans l’empirisme britannique, la représentation mentale a pu consister dans le mode d’être fondamental de l’idée. Les idées, comme objets de l’entendement, sont des entités mentales singulières qui représentent des objets (à la différence par exemple de l’idée platonicienne qui constitue une réalité extra-mentale). Plus précisément, chez un auteur comme Locke par exemple, les représentations médiatisent l’accès de l’esprit aux choses : si nous sommes en relation avec les choses, c’est par des représentations qui sont des signes de ces choses. Ce principe de la médiation représentationnelle porte en lui une ambiguïté : la médiation (par laquelle l’objet représentant permet à la pensée d’être en relation avec le représenté) peut à tout moment être comprise comme étant une substitution, par laquelle l’objet représentant remplace l’objet représenté. Il est alors tentant de penser que, finalement, la pensée ou la perception ne se rapportent pas à des objets mondains via des représentations (principe de la médiation), mais se rapportent en fait toujours à des représentations de ces objets. Le représentationnalisme peut donc fonder un réalisme indirect, pour lequel l’esprit se rapporte à la réalité par le biais d’une représentation mentale de cette réalité, mais aussi un idéalisme subjectif pour lequel les seules choses auxquelles l’esprit se rapporte en définitive, ce sont des représentations (simples et complexes). Encore aujourd’hui, les défenseurs du réalisme indirect doivent expliquer en quoi leur position ne débouche pas sur une forme d’idéalisme subjectif, comme celui que l’on attribue à George Berkeley, selon lequel les objets de nos représentations n’ont pas de réalité en dehors de l’esprit, ou sur un scepticisme, si l’on conclut du représentationnalisme qu’il est impossible d’avoir une relation cognitive avec un objet n’est pas lui-même mental.

La possibilité que le représentationnalisme nourrisse éventuellement un idéalisme et un scepticisme ne constitue pas le seul voire le principal motif des différentes traditions philosophiques qui ont pu critiquer l’existence de ces représentations mentales, ou du moins l’idée que la pensée ou la conscience consistait principalement en représentations mentales entendues dans ce sens.

Pour le pragmatisme de Peirce, de James et de Dewey, par exemple, le représentationnalisme serait solidaire d’un intellectualisme pour lequel le but premier de la pensée serait de décrire et de se figurer le monde, sans y agir. Le représentationnalisme manquerait de voir à quel point notre vie mentale est d’abord en relation avec l’environnement par le biais de l’action et du comportement. Pour la phénoménologie (Husserl, Heidegger, Merleau-Ponty, Lévinas), le représentationnalisme ne rend pas justice à l’intentionnalité de la conscience : la conscience n’est pas un contenant matériel d’images ou d’idées qui seraient des copies d’objets donnés ; elle est plutôt en permanence ouverte sur le monde. L’idiome de la représentation mentale serait solidaire du dualisme sujet/objet – rejeté par la phénoménologie -, tant dans le réalisme (la représentation porte sur un monde pré-existant au sujet) que dans l’idéalisme (c’est par la représentation que le sujet construit son monde). Le pragmatisme et la phénoménologie constituent aujourd’hui des inspirations théoriques majeures des approches anti-représentationnalistes de la cognition dont il sera question plus loin.

La philosophie de Frege, aux sources de la philosophie analytique, inclut centralement une critique de la réduction des significations, des nombres et plus généralement des objets à des représentations comprises comme contenus individuels de conscience. Frege ne niait pas l’existence de ces représentations, mais condamnait l’erreur qui consiste à confondre l’étude d’un objet avec l’étude des représentations mentales de cet objet – par exemple confondre l’étude des objets mathématiques avec l’étude de nos représentations des objets mathématiques. La philosophie analytique contemporaine partage le même scepticisme de Frege quant à la pertinence de ces représentations mentales conscientes pour l’étude de la sémantique et de la logique, mais cela ne signifie pas qu’elle répudie toute forme de représentationnalisme. Au contraire. Le représentationnalisme cognitif abrite le deuxième modèle général de ce que peut être une représentation mentale, et ce représentationnalisme cognitif a été massivement soutenu et développé par la philosophie analytique des cinquante dernières années.

3. Le représentationnalisme cognitif

Pour ce modèle, il n’y a pas de représentations mentales sans présence (réelle ou présumée) de ces représentations mentales dans l’organisme (et plus précisément dans l’organe cérébral), mais cette présence physique ne s’accompagne pas d’une présentation à la conscience.

Les représentations mentales prennent ainsi généralement place à un niveau subpersonnel : elles sont dans le cerveau de la personne, en-dessous de l’accès conscient que cette dernière pourrait avoir à ses états mentaux. Ces représentations mentales sont avant tout des constructions théoriques : elles sont postulées et caractérisées à partir de modèles scientifiques de la cognition développés en psychologie, en neurosciences, en linguistique ou en intelligence artificielle. Ces modèles sont eux-mêmes évalués à partir de leurs vertus prédictives et explicatives. Nul n’a donc d’accès direct à ces représentations mentales : différentes techniques d’observation et de mesure peuvent nous renseigner sur la dynamique de l’activité cérébrale (décharges neuronales, synchronisation de l’activation d’assemblées neuronales,…) mais les propriétés et événements observés ou étudiés ne sont pas directement équivalents à des propriétés représentationnelles.

Un débat important concerne le format de ces représentations mentales. Selon l’approche symbolique, les représentations mentales sont nécessairement de format symbolique, en prenant par exemple la forme de phrases syntaxiquement structurées selon un langage, le « langage de la pensée » (Jerry Fodor). Des recherches en psychologie cognitive ont cependant apporté des éléments en faveur de la thèse pictorialiste, pour laquelle les représentations mentales sont avant tout de format iconique. D’autres débats notables concernent la nature du contenu des représentations mentales (est-il nécessairement linguistique, ou bien conceptuel, ou peut-il aussi être non-conceptuel ?), mais aussi les critères d’individuation de leur contenu (la manière dont le monde est doit-elle être prise en compte pour définir le contenu d’une représentation mentale ?).

Le représentationnalisme cognitif doit aborder également de plein front la question de l’origine du contenu des représentations mentales : si elle ne doit pas être interprétée par un agent intentionnel pour être signifiante, en vertu de quels facteurs une structure matérielle cérébrale possède-t-elle des propriétés sémantiques ? Ce problème, dans la littérature, est connu comme problème de la naturalisation de l’intentionnalité (ou du contenu) : on parle de naturalisation, car il s’agit d’expliquer comment le contenu peut apparaître au sein d’un monde naturel originellement dénué de sens et de conventions linguistiques. La covariation, l’information, la ressemblance et la causalité sont des relations naturelles entre événements, mais elles semblent trop larges pour donner lieu à des relations de représentation. La fonction biologique d’indication est une autre voie de réponse (Dretske, Millikan, Papineau,…), mais des doutes existent toujours sur la capacité de cette réponse à individuer finement les contenus des représentations mentales à partir uniquement de ressources biologiques et évolutionnaires.

Le fait que nous ne disposions toujours pas, à l’heure actuelle, d’éléments de réponse satisfaisants et consensuels pour répondre à l’exigence de naturalisation des représentations mentales a pu amener à certains auteurs à considérer que cette questions est fourvoyante, pour la simple et bonne raison que les représentations mentales n’existent pas. Rejoignant par là des considérations développées par Wittgenstein dans sa critique de l’idée qu’il existerait des signes mentaux, des auteurs comme Peter Hacker, Charles Travis, Vincent Descombes, Dan Hutto et Erik Myin estiment que le représentationnalisme en général tient pour acquis un principe qui n’a absolument rien d’évident : le principe suivant lequel des contenus mentaux pourraient apparaître avant et exister indépendamment de pratiques sociales et linguistiques.

Face à ce genre de critiques, l’ami du représentationnalisme cognitif peut concéder que l’existence des représentations mentales est problématique, mais cela ne doit pas nous empêcher de saluer la fécondité descriptive et explicative de l’hypothèse représentationnaliste. Avec Daniel Dennett, ne peut-on pas avoir de bonnes raisons de poser l’existence de représentations mentales sans supposer qu’elles soient réellement présentes dans l’esprit ou dans le cerveau, ou sans espérer pouvoir fonder cette existence théorique sur des faits naturels, comme tentent de le faire celles et ceux qui tentent de répondre au problème de la naturalisation de l’intentionnalité ? Le représentationnalisme cognitif deviendrait alors une thèse méthodologique, se contentant de soutenir (ce qui est déjà pas mal) qu’il est nécessaire de faire comme si les représentations mentales existaient lorsque nous décrivons et expliquons des opérations cognitives. Mais ce représentationnalisme méthodologique doit alors affronter l’anti-représentationnalisme méthodologique, soutenant qu’il est possible voire souhaitable de caractériser et de modéliser un grand nombre de tâches cognitives sans faire appel au concept de représentation mentale. Et il existe en effet des travaux en psychologie et en neurosciences qui s’efforcent de modéliser certaines tâches cognitives (perception visuelle, attention conjointe, guidage moteur,…) sans recourir à ce concept, au profit d’autres notions supposées non-représentationnelles (« attracteurs dynamiques », « paramètres de contrôle internes », « arc intentionnel »,…).

Ces débats actuels sont importants : une explication scientifique de l’esprit doit-elle inclure dans ses concepts celui de « représentation mentale », ou doit-elle au contraire se passer de ce concept ? Mais alors, peut-on proposer quelque chose d’autre pour rendre compte des relations entre l’esprit et le monde ? Et si, finalement, le problème ne venait pas du présupposé selon lequel notre esprit était désincarné, et originairement séparé et séparable du monde dans lequel il évolue ?

Bibliographie

Robert Cummins, Meaning and Mental Representation, MIT Press, 1989.Une bonne introduction au représentationnalisme cognitif et à ses relations avec le représentationnalisme classique (Descartes, Hobbes, Locke).

Jean-Marie Gallina, Les représentations mentales, Paris, Dunod, 2006.Une introduction accessible sur la notion de représentation mentale telle qu’elle a été introduite en psychologie cognitive, et telle qu’elle continue de soulever de nombreux débats.

Dan Hutto & Erik Myin, Radicalizing Enactivism. Basic Minds without Content, MIT Press, 2013.La défense actuellement la plus claire et la plus radicale d’un anti-représentationnalisme cognitif, discutant et critiquant de près les différentes théories du contenu des représentations mentales.

Pierre Jacob, Pourquoi les choses ont-elles un sens ?, Paris, Odile Jacob, 1997.Après avoir présenté le contexte et les enjeux des débats contemporains en philosophie analytique sur la naturalisation de l’intentionnalité, l’auteur propose sa propre approche de la représentation mentale.

John Locke, Essai sur l’entendement humain, tr.fr. J.-M. Vienne, Paris, Vrin, 2002.Un texte classique de l’empirisme anglais, qui exemplifie parfaitement le représentationnalisme des états de pensée.

Steven Stich et Ted Warfield (éds.), Mental Representation: A Reader, Blackwell, 1994.Une anthologie très utile des principaux textes en langue anglaise sur la représentation mentale, telle qu’elle suscite des débats en philosophie de l’esprit depuis les années 1960, chez des auteurs comme Dretske, Fodor et Dennett.

Elisabeth Pacherie, Naturaliser l’intentionnalité. Essai de philosophie de la psychologie, Paris, PUF, 1993.La meilleure présentation synthétique en langue française sur les débats analytiques concernant la naturalisation de l’intentionnalité.

Joëlle Proust, Comment l’esprit vient aux bêtes. Essai sur la représentation, Paris, Gallimard, 1997.Des ambitions globalement semblables à l’ouvrage de Pierre Jacob mentionné plus haut, même si l’auteur aborde aussi plus spécifiquement la question des représentations animales.

Pierre Steiner

Université de technologie de Compiègne

pierre.steiner@utc.fr